ÉLÉMENTAIRE

Matthieu Sabourin 

ÉLÉMENTAIRE

  • Exposition
© Mathieu Sabourin, 2014—Galerie B-312—Crédit photo : Isabelle Guimond

D’origine franco-ontarienne, Matthieu Sabourin vit et travaille à Montréal. Il est titulaire d’un double baccalauréat en arts visuels et en lettres françaises, tous deux de l’Université d’Ottawa. En 2011, il complète son cursus universitaire avec une maîtrise en sculpture à l’Université Concordia. Démarrant sa pratique artistique au commencement des années 2000, Matthieu Sabourin a depuis montré son travail dans plusieurs expositions individuelles et collectives à travers le Canada mais aussi en France et en Écosse. On peut notamment citer les expositions solo (Xpace Cultural Centre, Toronto, 2012), Arythmétique (Centre d’exposition l’Imagier, Gatineau, 2013) et Present At Hand (aceartinc, Winnipeg, 2014); ainsi que les expositions de groupe TRAIT NOIR / ESPACE BLANC (Espace Projet, Montréal, 2012), Under New Management (ODD Gallery, Dawson City, 2013) et Excentricité 4 (Institut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon, 2013).

9 octobre 2014 au 15 novembre 2014

La Galerie B-312 présente dans sa petite salle Élémentaire de l’artiste Matthieu Sabourin, une exposition qui réunit quelques-unes de ses œuvres les plus récentes. Il propose ici des objets qui nous amènent à repenser et à questionner notre réalité immédiate.—Héritier du geste duchampien, l’artiste déplace, non sans ironie, les éléments de leur contexte d’origine et les détourne de leur fonction première. Mesurés, assemblés, noués, décomposés, reconstitués ou épurés - d’un geste rapide ou minutieux - les objets usuels a priori banals trouvent un sens nouveau.—Matthieu Sabourin est un curieux examinateur et manipulateur. Il observe l’utilité, la fonctionnalité, la plasticité ainsi que la composition des éléments qui nous entourent, comme pour mieux les déjouer et en explorer toutes les possibilités. Les sujets et leurs matériaux sont systématiquement soumis à une réduction formelle et conceptuelle.—L’artiste trouble nos catégories acquises en rompant avec l’harmonie des choses ordinaires pour nous amener à regarder autrement. Il joue avec notre perception en interrogeant des motifs universels. D’ailleurs, qui reconnaîtra du premier coup d’œil que les multiples récipients en verre de l’œuvre Ingrédients renferment les composants chimiques d’un corps humain? Rappelant Body Count de l’artiste français Stéphane Arcas, cette œuvre décompose le corps en le réduisant à ses propriétés matérielles. Toutefois, Matthieu Sabourin pousse la réduction de celui-ci en le déployant méthodiquement sur une table comme s’il s’apprêtait à réaliser une recette de cuisine ou une expérience scientifique. Qu’elle soit mise en bocal ou réduite en cendres à l’intérieur d’une boîte crânienne, comme le montre une autre de ses réalisations, notre corporalité n’est que matière.—Cette exposition nous livre des objets d’une «inquiétante étrangeté» où, tel le concept freudien, l’artiste intervient à la frontière entre l’habituel et l’inhabituel afin de doter le familier d’une touche étrange et inconnue.—À chaque fois, Matthieu Sabourin veut créer la surprise et inviter le spectateur à déambuler, attentif et observateur, dans son laboratoire des temps modernes où chaque création renvoie à notre physicalité, notre réalité et notre finalité.

—CHLOÉ DUCROQ