LA CELLULE

MATHIEU LATULIPPE

LA CELLULE

  • Exposition
© Mathieu Latulippe—Galerie B-312—La Cellule, 2016—Photo :Guy L'Heureux

Mathieu Latulippe a présenté son travail au Canada et à l’étranger, notamment à La Manif d’art 4 (Québec, 2008), au centre d’art contemporain Netwerk (Alost, Belgique, 2010), à la Triennale québécoise du Musée d'art contemporain de Montréal (2011), à la Fonderie Darling (2011), chez Optica (2014), au Musée des Laurentides (2014), au Centre Clark (2015) et au Salon Mondial (Bâle, 2015). Il a été artiste en résidence à Among Other Things (Turquie, 2010), à art3 (Valence, 2012) et dans le cadre de la résidence du CALQ (Bâle, 2015). Il est lauréat du prix Victor-Martyn-Lynch-Stanton 2015 pour les arts visuels. Mathieu Latulippe est représenté par la Galerie Division.

9 septembre 2016 au 8 octobre 2016

La Galerie B-312 a le plaisir de présenter, dans sa grande salle, la plus récente exposition de Mathieu Latulippe. L’artiste y explore les liens entre l’univers de la médecine et l’environnement - plus particulièrement la conception romantique du bien-être et des soins de santé dans son rapport à l’architecture, au paysage et à la nature. Le romantisme - mouvement intellectuel de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle, s’opposant à la toute puissance de la rationalité, et laissant le sentiment et l’imagination prendre le dessus sur l’analyse critique - correspond historiquement à l’apogée de l’épidémie de la tuberculose. Maladie incurable jusqu’à la découverte des premiers antibiotiques, les médecins de l’époque cherchaient du côté de la qualité de l’air une cause et un remède possibles à cette virulente affection des poumons. C’est ainsi qu’un nouveau type d’architecture favorisant la santé vit le jour. Les sanatoriums, situés en montagnes, combinaient la fraîcheur de l’air, les lieux d’une hygiène impeccable et les chambres avec balcons permettant une cure de soleil et de lumière naturelle. La notoriété persistante de ces lieux de soin tient peut-être au fait que la littérature est riche de récits s’y déroulant. La Montagne magique de Thomas Mann en est sans doute l’exemple le plus connu.—Avec La Cellule, Mathieu Latulippe jette un regard dystopique sur nos comportements culturels et sociétaux face aux soins de santé, encore bercés de romantisme, mais perçus de plus en plus comme des enjeux individuels dissociés de l’environnement extérieur. Le mieux-être, c’est un engagement à prendre envers soi-même, une responsabilité personnelle, et maintenant plus que jamais, un marché très lucratif. Nous cherchons au-delà de la prévention des maladies de nouveaux élixirs facilitant la détoxification de notre système, afin d’augmenter notre énergie vitale pour correspondre aux nouveaux critères subjectifs et performatifs de l’hygiène de vie. Nous ne cherchons plus dans la santé la prolongation de la vie, mais son intensification. Mêlant maquettes, archives médicales et images de science-fiction, l’artiste nous invite à revoir nos perceptions sur le sain et le malsain en revisitant certaines constructions mythologiques de la santé et les présomptions qui en découlent. Une proposition originale, dont vous ne sortirez peut-être pas indemne !

 

 — ISABELLE GUIMOND