A PLAN FOR A NORTHERN HEMISPHERE

GEOFFREY JONES

A PLAN FOR A NORTHERN HEMISPHERE

  • Exposition
© Geoffrey Jones—A Plan for an Northern Hemisphere, Galerie B-312, 2008—Photo : Galerie B-312
11 avril 2008 au 11 mai 2008

—VERNISSAGE VENDREDI 11 AVRIL 2008 À 19H

La Galerie B-312 accueille dans sa petite salle A plan for a northern hemisphere de Geoffrey Jones. On y découvrira un objet cubique posé sur une petite table. Il est joliment conçu, laissant penser à un bibelot dont on ne connaît pas encore l'usage. Les côtés sont en bois, le dessus est recouvert de feutre noir sur lequel une boule de neige semble avoir été posée, une demie boule de neige plus exactement. Une lampe et un ventilateur fixés sur des trépieds pointent vers elle, comme s'ils avaient un effet de présence soutenu.—Geoffrey Jones construit des dispositifs à partir d'idées qui lui traversent l'esprit. Il a travaillé par exemple à une petite machine capable de conserver la couleur de la lumière émise par le soleil à un endroit précis et à un moment déterminé, pour pouvoir la transproter et la restituer sans aucune altération. Aussi, a-t-il fait des milliers de kilomètres pour capter en Arctique une lumière d'automne. Il est retourné en Arctique dans un autre contexte. C'était l'hiver, et il s'agissait cette fois d'éclairer toute une montagne.—Les dispositifs, les machines, les prototypes, les kilomètres parcourus par Geoffrey Jones ne servent pas à réalisée une idée. Ils sont le véhicule de cette idée. L'idée, elle, reste irréalisée, non pas parce qu'elle est impossible à réaliser, mais parce qu'elle est tout simplement une idée, et qu'une idée réalisée n'est plus une idée.—A plan for a northern hemisphere expose non pas une machine qui fabrique une boule de neige, mais l'idée d'une machine qui fabrique une boule de neige. En cela, et dans un contexte artistique, ce sont non seulement les tenants de l'art conceptuel et la théorisation de cette forme d'art qui se trouvent revisités par l'œuvre de Geoffrey Jones, mais c'est aussi et surtout leur entrée dans les musées. En effet, comment envisager la conversation d'une idée ? Comment l'exposer ? Comment la restituer ? Assujettie aux contraintes de la muséologie, n'aurait-elle pas tendance, comme neige au soleil, à s'évanouir sous les feux de la rampe ?

—JEAN-ÉMILE VERDIER