Japanada

YOSHIAKI KAIHATSU

Japanada

 

A Cross-Cultural Curatorial Exchange—Part II

Commissaire—Kevin deForest

 

  • Exposition
© Yoshiaki Kaihatsu, Galerie B-312, 2008.
14 novembre 2008 au 13 décembre 2008

—VERNISSAGE VENDREDI 14 NOVEMBRE 2008 À 17H

L’exposition de Yoshiaki Kaihatsu s’inscrit dans Japanada, une série d’expositions ayant pour but de développer un dialogue entre artistes et commissaires du Canada et du Japon. Concrètement, chacune des expositions présente le travail d’un artiste choisi par un commissaire du pays d'accueil.—Présent sur la scène internationale depuis le début des années 1990, Yoshiaki Kaihatsu appartient à cette nouvelle génération d’artistes japonais qui souhaitent ardemment exposer à l’extérieur de leur propre frontière. Chose certaine, sa volonté de se produire à l’international est en train de créer une synergie inspirante entre les cultures.—Kaihatsu ne se veut pas un ambassadeur du Japon. Il est plutôt ce passeur par l’intermédiaire duquel iconographie japonaise et stratégies artistiques occidentales se rencontrent, se mêlent, s’entrecroisent. Déjà présentée à New York et Berlin, son œuvre témoigne moins de son origine culturelle que d’une interfécondité des préoccupations artistiques japonaises et occidentales actuelles.—L’installation présentée dans la petite salle de la Galerie B-312 s’inscrit dans la continuité d’un travail antérieur où l’artiste utilise des rebuts et des déchets comme matériau pour créer des installations éphémères au sein desquelles il cite des motifs caractéristiques de la culture japonaise. Tout récemment, il présentait à la Art Gallery of Hamilton Happô-En in Hamilton and Falls, l’évocation d’une maison de thé échafaudée à partir de ces formes en styromousse dont on se sert dans les emballages du matériel électronique pour le protéger dans le transport.—À Montréal, Kaihatsu nous propose une installation réalisée à partir de ces mêmes formes en styromousse. Des images de robots y apparaîtront avec, en guise de visage, un moniteur télé. Ces robots de polystyrène réfèrent, sur un mode quelque peu ironique, à une image longtemps récurrente dans la culture populaire japonaise : celle d’un avenir plein d’espoir et de promesse. Mais parce que l’artiste les construit avec ces formes en polystyrène expansée sans lendemain, qui sont à la fois fragiles et qui n’ont pas d’autre destin que celui de finir au dépotoir, ces robots pointent du même coup tout ce qu’il y a d’obsolète dans une telle image.—À l’instar des modules qui la composent, qui ont la forme en négatif des appareils de consommation qu’ils protègent dans le transport, cette œuvre de Yoshiaki Kaihatsu est manifestement un anti-monument.

—KEVIN DEFOREST

 

The Japanada series is intended to promote conversation between Canadian and Japanese artists and curators. Each exhibit showcases the work of an artist selected by a curator from the host country in an effort to gain insight into each other’s respective art communities.—Yoshiaki Kaihatsu has been active on the international art scene since the 1990’s and represents a new generation of Japanese artists who are keen to exhibit outside their own national sphere. His willingness to engage with other art communities on a global sphere produces an inspiring synergy between cultures. Kaihatsu is not an ambassador for Japan. He is instead more of a cultural broker who merges Japanese iconography with Western art strategies. His globetrotting practice has included residencies in New York and Berlin, art centres that welcome him as a hybrid transmitter of both Japanese and Western currents.—Kaihatsu’s installation in the B-312 project room continues his longstanding material approach that works with waste or garbage as construction material. Having worked previously with unorthodox neglected refuse such as vacuum cleaner dust, he has recently been producing environments constructed and altered by the accumulation of Styrofoam packing material. Commonly used to protect electronic appliances inside their cardboard boxes, the non-recyclable foam becomes the medium for Kaihatsu’s ephemeral alterations of space. His work has more recently employed traditional Japanese iconography such as a tea house constructed for the Art Gallery of Hamilton this spring.—For his Montreal installation, Kaihatsu’s work makes reference to the ubiquitous robot, which has been a longstanding staple of Japanese popular culture. This robot form, with a television monitor as its talking head, serves as a somewhat ironic model of hope and promise for the future. The flimsy Styrofoam material points more to obsolescence, produced from the detritus of consumerism. It is anti-monumental, as the form of the foam itself is determined by the negative space of the commodities they are designed to protect in shipping.

—KEVIN DEFOREST