Simone Rochon

ⓒ Simone Rochon—Ombres souples, no.5—2017

Simone Rochon détient une maîtrise en arts visuels et médiatiques de l’UQAM (Montréal). Son travail a été présenté à la galerie Angell à Toronto en 2017, dans le +15 Window Space de la Stride Gallery à Calgary et à la Maison de la culture Côte-des- Neiges de Montréal en 2016. Ses oeuvres sont présentes parmi plusieurs collections privées et publiques, notamment la Collection Desjardins d’oeuvres d’art, la collection Prêt d’oeuvres d’art du MNBA, la collection de la Ville de Montréal et la collection Loto-Québec. 

Simone Rochon

9 août 2021

Simone Rochon s’intéresse aux objets improbables et inachevés, ainsi qu’aux matières d’inspiration architecturale. Avec une attention particulière portée aux couleurs et à la fluidité de l’encre — son matériau de prédilection — elle représente des formes dont la nature demeure indéterminée. Le collage et les procédés d’assemblage, qui sont au coeur de sa pratique, créent l’illusion de volumes et mettent de l’avant un inventaire de matières et de textures trompeuses. Les fragments choisis sont découpés, assemblés et collés pour suggérer un potentiel de légèreté, de pesanteur, de délicatesse, de densité ou de souplesse. Les compositions, ni abstraites ni figuratives, rappellent les collages modernistes : des membres improbables sur un objet tronqué, jouxté au journal de la veille. Le fond intouché laisse paraître la matérialité du support, jusque-là gommée par l’artiste. Celle-ci affirme s’éloigner d’une volonté de réalisme photographique, pourtant elle se rapproche de la facture, de la volupté de ce médium. La lumière n’a pas de source dans les oeuvres de Simone, et les objets qui s’y retrouvent n’ont pas l’habitude de la transparence. Difficile de percevoir une référence à l’échelle. Seules quelques ombres portées, flottées, nous rattachent à un vague horizon. Les ombres souples sont parfois celles des traînées d’encre, tantôt celles de réminiscences matérielles. Des impressions de volumes angulaires résolvent nos désirs de tridimensionnalité. Elles tendent vers l’espace sculptural en trouvant leur assise dans l’aplat, tandis que les ombres demeurent dans la dimension du papier. (Extrait d’un texte de Charlotte Lalou Rousseau)