Victor Arroyo
DISPARITION EN TROIS ACTES
ACTE 1 | ACTE DE DEUIL
Artiste d’origine mexicaine, Victor Arroyo vit et travaille à Montréal. Il complétait en 2016 une maîtrise en production cinématographique suivie d’un doctorat en sciences humaines en 2023 de l’Université Concordia. Son travail a été présenté dans le cadre de nombreuses expositions dans les musées, galeries et centres d’artistes au Canada, en Amérique du Sud et aux États-Unis. Il a églament participé à plusieurs festivals en Europe et en Amérique.
La Galerie B-312 est heureuse de présenter, dans sa petite salle, Acte de deuil, de l’artiste Victor Arroyo. Faisant partie de Disparition en trois actes, qui comprend également un court et un long métrage, l’installation vidéo est la première partie de cette trilogie qui a demandé plus de dix ans de recherche et de travail. Lors d’un séjour à Michoacán, alors qu’il n’y était pas retourné depuis longtemps, l’artiste fût frappé par une observation qui sera à l’origine de cette œuvre : le Mexique qu’il a connu n’existe plus. En moins de deux décennies, tout a changé.—Le temps long dans lequel Arroyo s’investit pour ses projets lui permet une véritable recherche autant d’un point de vue archivistique, qu’historique, que de terrain. Un réel dialogue peut émerger avec la communauté, lui donnant ainsi accès à ses expériences vécues. Pour l’artiste, la vidéo d’art lui permet d’explorer et d’entrelacer une foule de notions et de relations complexes allant de l’identité au lieu, de l’histoire à la mémoire, en jouant à la fois avec les codes esthétiques du film et la production de connaissance que permet l’approche documentaire. La vidéo en galerie, avec la circularité dans sa forme de présentation, apporte un autre registre d’émotion et de temporalité que le film en salle ne permet pas. Ici, le rapport entre ce qui est vu, ce qui est raconté et ce que l’on croit deviner est porteur à la fois symboliquement, poétiquement et politiquement. Les images d’extrême violence provenant du Mexique sont courantes et frappent l’imaginaire. Les groupes criminels, les cartels de la drogue, les guérillas locales et la police corrompue sont responsables d’un régime de violence sans précédent transformant ainsi plusieurs paysages ruraux et espaces forestiers en cimetières clandestins. Ces sites deviennent emblématiques de la dissimulation d’une réalité politique complexe. La lecture de ces paysages pose la question de la visibilité de la criminalité. Les enlèvements et les extorsions dévoilent que le corps sous menace, torturé et mutilé, peut être une monnaie d’échange. L’humanité disparaît en même temps que les victimes. Acte de deuil s’attarde plus spécifiquement à la vague de kidnappings et à la violence faite aux femmes même si le genre de la personne dont l’histoire nous est relatée reste flou. C’est également une recherche de réappropriation d’une origine et d’une histoire que portent ces panoramas symboliques du Mexique qui sont maintenant minés par une violence qui y sévit quotidiennement. La problématique de la disparition est polysémique dans l’œuvre de Victor Arroyo et son travail arrive à la cerner avec une grande sensibilité nous transportant au-delà de la souffrance dans un espace où une contemplation tranquille des paysages semble toujours possible.
—ISABELLE GUIMOND
Artiste d’origine mexicaine, Victor Arroyo vit et travaille à Montréal. Il complétait en 2016 une maîtrise en production cinématographique suivie d’un doctorat en sciences humaines en 2023 de l’Université Concordia. Son travail a été présenté dans le cadre de nombreuses expositions dans les musées, galeries et centres d’artistes au Canada, en Amérique du Sud et aux États-Unis. Il a églament participé à plusieurs festivals en Europe et en Amérique.