Maude Arès et Massimo Guerrera
États fluides : entre la dureté du faire et la délicatesse des fards à joues
Conjuguer l'espace au temps | Provoquer
Une série d'expositions pour marquer les 30 ans de la Galerie B-312
Se déployant en installation, sculpture, performance, scénographie et dessin, la pratique artistique de Maude Arès investigue les relations sensibles entre une diversité de matériaux, souvent trouvés et parfois brisés. Par l’agencement de ces derniers, elle met en scène des environnements vulnérables qui permettent d’écouter, d’apprécier et de comprendre les subtilités des mondes tangibles. Depuis 2014, elle collabore avec le collectif projets hybris. Ses projets personnels et collaboratifs ont été présentés à Montréal et en Colombie dans des centres d’exposition et des théâtres, dont la Galerie de l’UQAM, Tangente et Espace Cercle Carré, ainsi que dans le cadre d’événements comme le OFFTA et la Nuit Blanche à Montréal. Il sera possible de voir son travail en 2022 et 2023 chez Circa art actuel ainsi que dans la 7e édition de Orange à Saint-Hyacinthe.
Avec le dessin, l’écriture, la photographie, l’installation et la performance, la pratique artistique de Massimo Guerrera est ancrée dans une pratique quotidienne, reliée et nourrie par une pratique méditative et incarnée dans une série de projets longue-durée. Depuis 1989, il expose ses projets en évolution dans leurs différentes phases : Domus (2018-2020, Fonderie Darling à Montréal), La réunion des pratiques (2009-2016, Crawl Space à Seattle, Triennale 2011 au Musée d’art contemporain de Montréal, événement Orange à Saint-Hyacinthe, Invisible Dog Art Center à Brooklyn), Darboral (2000-2008, Biennale de Montréal, Musée national des beaux-arts du Québec, Verge Gallery à Vancouver) et Porus (1999-2004, Galerie Leonard & Bina Ellen, Centre des arts actuels Skol et Galerie Joyce Yahouda à Montréal, Mercer Union à Toronto). L’artiste est récipiendaire du prix Ozias-Leduc 2001 ainsi que du prix Louis-Comtois 2008.
COMITÉ COMMISSARIAL
Guillaume Boudrias-Plouffe
Michel Boulanger
Marthe Carrier
Guillaume La Brie
Geneviève Rocher
La Galerie B-312 a le plaisir de présenter la première exposition d’une série conçue pour marquer les 30 ans de notre centre d’artistes : trois expositions spéciales, présentées en rafale, créées par des artistes invités à se commettre autour de questions relatives à l’espace et au temps. Nous vous convions dès le 20 janvier à venir prendre la mesure de la proposition de Maude Arès et de Massimo Guerrera, invités à explorer la pratique comme matière. Une rencontre provoquée entre deux artistes dont l’un a trente ans d’âge et l’autre trente ans de pratique.
Avec États fluides : entre la dureté du faire et la délicatesse des fards à joues, Maude Arès et Massimo Guerrera ont plongé dans cette invitation en adoptant une posture d’ouverture et de mobilité donnant toute la place à la rencontre, au hasard et aux potentialités qui peuvent en découler. Une fluidité à la fois matérielle et relationnelle les unit. Leur collaboration a débuté avec des cueillettes d’objets aux abords de leurs ateliers respectifs. Tout en interrogeant le territoire jouxtant leurs lieux de création – friches de quartiers industriels, voie ferrée, terrains abandonnés, en marge – une humilité dans la recherche matérielle s’instaurait. Grappillant ce qui se présentait à eux, ce qui était là.—Par le développement d’une collection d’objets trouvés, se sont implantés différents niveaux de communication : entre gestes, matières, paroles, images poétiques et observations empiriques. À travers ces circulations fluides, une attention aux différents états matériels et immatériels sera visible dans l’espace-temps de l’installation.—Dans l’atelier, argile, tissus, bois, huile et objets trouvés agissent comme matériaux de base aux sessions de travail qui se déploient en autant de manœuvres nourrissant la rencontre. À titre d’exemple, les sculptures-fluides sont façonnées avec une terre détrempée où la seule pression des mains et la tension entre les corps des artistes donnent forme à l’argile. C’est l’imprégnation d’un ensemble de forces, de tensions et d’attentions. Les sculptures-suspendues sont un agencement de petits éléments qui trouvent leur forme dans un espace-temps performatif où les gestes deviennent des conversations qui peuvent faire et défaire. Impermanentes, il faut être présent avec les artistes dans ces moments de suspension, d’équilibre fragile, pour les voir. Les sculptures-outils sont pour leur part utilisées pour réaliser, en cours d’exposition, de grands dessins-paysages qui seront visibles dans la petite salle de la galerie.—Leurs explorations les ont amenés à se questionner sur la nature des objets trouvés, sur leurs charges affectives et historiques, sur leur durée de vie, sur leur mode d’utilisation et plus largement sur le cycle de la matière elle-même. C’est une posture face aux temps, à la consommation. À quel moment un objet devient-il un déchet? Qu’est-ce qui met fin à son usage? Le déchet est politique. Il existe dans et par une structure qui le juge inutile, remplaçable, inapte à l’usage. En revalorisant les détritus, les artistes cherchent à défier le consumérisme, à mettre de l’avant le geste créateur dans un rapport d’immédiateté à la matière au détriment de l’objet fini. Ainsi, leur processus peut se rapprocher de l’arte povera, alors que leur recherche sur la vitalité des objets peut rappeler celles de la théoricienne Jane Bennett pour qui les oppositions entre vie et matière, personne et objets doivent être déconstruites au même titre que l’association entre matière, inertie et passivité. Les artistes créent des réseaux relationnels, entre eux, mais aussi avec la matière qui n’est plus soumise à leur volonté, mais qui prend part, qui participe, qui collabore avec eux dans l’élaboration des œuvres sculpturales.—Invités à travailler dans un espace réduit, représentant à l’échelle 1:2 le tout premier local de la Galerie B-312, les artistes ont choisi de recréer en partie le mobilier du bureau tel qu’il était il y a 30 ans, se servant, comme socle, d’une partie des archives de la Galerie afin de venir appuyer l’idée de commémoration et de mettre à nu l’histoire et les artistes les ayant précédés. Une proposition d’une rare générosité, que l’on vous invite à venir découvrir jusqu’au 12 mars.
—ISABELLE GUIMOND
Conjuguer l'espace au temps
Comment souligner un anniversaire sans tomber dans l’autopromotion de réalisations qui, aussi belles soient-elles, sont maintenant choses du passé ? Comment toutefois en reconnaître la portée? Comment aborder le temps alors que la pandémie et la crise environnementale nous obligent à ralentir, à s’arrêter, à tout reconsidérer? Surtout, comment penser des projets porteurs d’avenir? Provoquer. Composer. Engendrer. C’est ce que nous avons voulu célébrer : l’art vivant, en-train-de-se-faire, dans et depuis l’espace et le temps. C’est à cet état de création que nous vous convions dès le 20 janvier.—Pour ce faire, nous avons invité les artistes à travailler depuis « l’archive » du premier espace de la Galerie B-312, le local 312 du Belgo, maquette qui trône à l’échelle 1:2 au milieu de l’espace actuel du centre, le 403 du même édifice.
Cette série d’expositions, et les activités les entourant, a été rendue possible grâce à l’appui du Conseil des arts et des lettres du Québec, du Conseil des arts du Canada ainsi qu'à la contribution de la Caisse du Plateau-Mont-Royal, notre partenaire financier depuis plus de trente ans.
COUVERTURES MÉDIATIQUES
Vie des Arts | Guillaume Adjutor Provost
Vie des Arts | Vania Djelani
Esse | Julie Faubert
Le Devoir | Marie-Ève Charron
Le Devoir | Jérôme Delgado
Se déployant en installation, sculpture, performance, scénographie et dessin, la pratique artistique de Maude Arès investigue les relations sensibles entre une diversité de matériaux, souvent trouvés et parfois brisés. Par l’agencement de ces derniers, elle met en scène des environnements vulnérables qui permettent d’écouter, d’apprécier et de comprendre les subtilités des mondes tangibles. Depuis 2014, elle collabore avec le collectif projets hybris. Ses projets personnels et collaboratifs ont été présentés à Montréal et en Colombie dans des centres d’exposition et des théâtres, dont la Galerie de l’UQAM, Tangente et Espace Cercle Carré, ainsi que dans le cadre d’événements comme le OFFTA et la Nuit Blanche à Montréal. Il sera possible de voir son travail en 2022 et 2023 chez Circa art actuel ainsi que dans la 7e édition de Orange à Saint-Hyacinthe.
Avec le dessin, l’écriture, la photographie, l’installation et la performance, la pratique artistique de Massimo Guerrera est ancrée dans une pratique quotidienne, reliée et nourrie par une pratique méditative et incarnée dans une série de projets longue-durée. Depuis 1989, il expose ses projets en évolution dans leurs différentes phases : Domus (2018-2020, Fonderie Darling à Montréal), La réunion des pratiques (2009-2016, Crawl Space à Seattle, Triennale 2011 au Musée d’art contemporain de Montréal, événement Orange à Saint-Hyacinthe, Invisible Dog Art Center à Brooklyn), Darboral (2000-2008, Biennale de Montréal, Musée national des beaux-arts du Québec, Verge Gallery à Vancouver) et Porus (1999-2004, Galerie Leonard & Bina Ellen, Centre des arts actuels Skol et Galerie Joyce Yahouda à Montréal, Mercer Union à Toronto). L’artiste est récipiendaire du prix Ozias-Leduc 2001 ainsi que du prix Louis-Comtois 2008.
COMITÉ COMMISSARIAL
Guillaume Boudrias-Plouffe
Michel Boulanger
Marthe Carrier
Guillaume La Brie
Geneviève Rocher