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KATHRYN RUPPERT-DAZAI

Pas vous

Exposition
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© Kathryn Ruppert-Dazai, Galerie B-312, 2008.
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—VERNISSAGE SAMEDI 23 FÉVRIER À 15H

La Galerie B-312 est heureuse d’accueillir dans sa grande salle Pas vous, une exposition de Kathryn Ruppert-Dazai composée de huit tableaux grand format confectionnés au moyen de techniques issues du tissage, du tricot, du crochet, de la broderie et de la couture. Tout ce qui peut être tissé, tricoté, noué, crocheté ou cousu peut donc servir de matériau de base : laine, coton, nylon, mais aussi des matériaux moins courants récupérés ici et là, comme le carton, le papier, le plastique, le papier d’aluminium, du poil de chien ou même de l’or. Les oeuvres sont figuratives, elles représentent de petites scènes simples souvent réduites à la représentation d’un geste, et leur traitement rappelle le dessin d’enfant. Kathryn Ruppert-Dazai multiplie ainsi les oppositions : entre le champ de l’art et celui de l’artisanat, entre peinture et tapisserie, entre la complexité du mode de fabrication de ces images et le schématisme du dessin des figures représentées, entre la maîtrise nécessaire à l’élaboration de telles oeuvres et la spontanéité propre aux dessins d’enfant. Une chose résiste cependant à ce réseau quasi infini d’oppositions, un syncrétisme central : le corps des figures se confond avec la matière qui le représente. «To me, materials evoke emotions; gold references decadence, cardboard suggests banality while natural hair yarns provide something more honest and evocative, provoking an almost bodily response».—Où l’artiste veut-elle en venir ainsi ? À la représentation d’épisodes dont elle précise d’ailleurs qu’ils sont autobiographiques ? À l’évocation d’émotions, comme la peur, au moyen de ce que les linguistes appellent des « signes motivés » ? À une mise en représentation du caractère arbitraire de la réduction des êtres et des choses à des catégories ?—Kathryn Ruppert-Dazai embarrasse le discours, résiste à sa tyrannie, sans heurts, délicatement, avec art, et ruse peut-être, sans cesse, avec patience, de maille en maille, de point en point, de nouage en nouage, au-delà des mots.

—JEAN-ÉMILE VERDIER