DOMINIQUE PETIT—OLIVIER ASSELIN—RAPHAËLLE DE GROOT
Penser la mémoire à trois voix
Table ronde animée par Jean-Émile Verdier
Lors de sa présentation, l’artiste Raphaëlle de Groot fera ressortir la mémoire à l’œuvre dans son processus de création, à travers différentes réalisations. Dans ses récents projets, elle entraîne l’autre dans un processus où il devient producteur de traces, de signes, de marques et de récits.—Raphaëlle de Groot est notamment l’auteure de Plus que parfaites. Chroniques du travail en maison privée (1920-2000) [Centre d’histoire de Montréal, 2001], Dévoilements, [Galerie Occurrence, Montréal, 2001], Microcosme [le Lobe, Centre de recherche en art actuel, Chicoutimi, 2000], Reconnaissance [DARE-DARE, Centre de diffusion d’art multidisciplinaire de Montréal, 1997]; et a participé aux expositions collectives Point de chute [Louise Déry (commissaire), Galerie de l’UQÀM, 2001], L’algèbre d’Ariane [Caroline Boileau et Stéphane Gilot (initiateurs), Centre d’art contemporain Les Brasseurs, Liège, Belgique et dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, Montréal, sous l’égide de DARE-DARE, 2000].—Dominique Petit présentera les différents type de mémoire et les quelques processus biologiques qui les sous-tendent ainsi que les états qui les affectent.—Dominique Petit (PhD) est assistante de recherche au Centre d’étude du Sommeil de l’Hôpital Sacré-Cœur.—Olivier Asselin remarque que l'art s'est souvent vu attribuer la fonction de représenter l'histoire – de la consigner, de l'avérer, de la rappeler, de la commémorer – et ce, à diverses fins, souvent politiques. Il observe par contre que l'art contemporain ne manque pas de réfléchir à cette question de la représentation du passé, mais d'une autre façon, souvent plus critique, et qui manifeste toute la complexité de la reconstruction.—Olivier Asselin est professeur à l’Université Concordia. Il enseigne les limites et les possibilités des différentes méthodes appliquées à la pratique de l’histoire de l’art. Spécialiste des théories de l’art, il travaille notamment sur une mutation de la conception du corps au XVIIIe siècle et ses incidences contemporaines. Il est l’auteur de nombreux textes scientifiques, dont le texte du catalogue de la rétrospective de l’œuvre de Charles Gagnon [Musée d’art contemporain de Montréal, 2001]. On connaît aussi Olivier Asselin comme réalisateur de films dont Le Siège de l’âme (1996) et La Liberté d’une statue (1990).—Jean-Émile Verdier
En guise d’introduction à cette première des trois tables rondes organisées par la Galerie B-312 dans le cadre de son dixième anniversaire, on se souviendra de la célèbre analyse iconographique qu’Erwin Panosky fit de l’Allégorie de la Prudence du Titien. L’éminent historien d’art, se permettant « une hypothèse quelque peu romantique », émit l’idée que ce tableau était destiné à cacher un petit placard creusé dans le mur où auraient été conservés des documents juridiques importants relatifs à la succession des biens du peintre. Une phrase est écrite au sommet du tableau, elle dit en substance : « informé du passé, le présent agit avec prudence, de peur qu’il n’ait à rougir de l’action future ».—Naître, puis mourir. Et, dans l’intervalle, agir. Mais ne pas agir n’importe comment. Agir en étant instruit du passé. C’est le sens qui était donné à l’époque à la notion de « prudence » ; notion qui supposait cette articulation très serrée entre les facultés de la mémoire, du jugement et de la prévoyance. Ne retrouvons-nous pas aujourd’hui ces trois facultés sous les traits respectifs de l’art, de la science et de la philosophie ? Et si tel est le cas, beaucoup de questions surgissent. Par exemple, de quelle nature la prévoyance de l’artiste peut-elle bien être, comparativement aux projections scientifiques, pour que nous trouvions aujourd’hui la dimension critique des œuvres d’art tellement significative ? Et puis, qu’est-ce que l’art relève de signifiant, à la manière du souvenir, pour venir ainsi délimiter les applications de la connaissance scientifique ? Et à l’heure où elle se dote de comités d’éthique dans différents secteurs d’activité comme la médecine, le droit ou l’enseignement, notre société devrait-elle, pour l’occasion, tenir compte du savoir de l’artiste, et même le recruter ?—Autant de questions, en plus d’autres que nous vous invitons à venir poser, qui seront débattues en compagnie de Raphaëlle de Groot, Dominique Petit et Olivier Asselin, représentants respectifs des savoir-faire artiste, scientifique et philosophique.
Lors de sa présentation, l’artiste Raphaëlle de Groot fera ressortir la mémoire à l’œuvre dans son processus de création, à travers différentes réalisations. Dans ses récents projets, elle entraîne l’autre dans un processus où il devient producteur de traces, de signes, de marques et de récits.—Raphaëlle de Groot est notamment l’auteure de Plus que parfaites. Chroniques du travail en maison privée (1920-2000) [Centre d’histoire de Montréal, 2001], Dévoilements, [Galerie Occurrence, Montréal, 2001], Microcosme [le Lobe, Centre de recherche en art actuel, Chicoutimi, 2000], Reconnaissance [DARE-DARE, Centre de diffusion d’art multidisciplinaire de Montréal, 1997]; et a participé aux expositions collectives Point de chute [Louise Déry (commissaire), Galerie de l’UQÀM, 2001], L’algèbre d’Ariane [Caroline Boileau et Stéphane Gilot (initiateurs), Centre d’art contemporain Les Brasseurs, Liège, Belgique et dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, Montréal, sous l’égide de DARE-DARE, 2000].—Dominique Petit présentera les différents type de mémoire et les quelques processus biologiques qui les sous-tendent ainsi que les états qui les affectent.—Dominique Petit (PhD) est assistante de recherche au Centre d’étude du Sommeil de l’Hôpital Sacré-Cœur.—Olivier Asselin remarque que l'art s'est souvent vu attribuer la fonction de représenter l'histoire – de la consigner, de l'avérer, de la rappeler, de la commémorer – et ce, à diverses fins, souvent politiques. Il observe par contre que l'art contemporain ne manque pas de réfléchir à cette question de la représentation du passé, mais d'une autre façon, souvent plus critique, et qui manifeste toute la complexité de la reconstruction.—Olivier Asselin est professeur à l’Université Concordia. Il enseigne les limites et les possibilités des différentes méthodes appliquées à la pratique de l’histoire de l’art. Spécialiste des théories de l’art, il travaille notamment sur une mutation de la conception du corps au XVIIIe siècle et ses incidences contemporaines. Il est l’auteur de nombreux textes scientifiques, dont le texte du catalogue de la rétrospective de l’œuvre de Charles Gagnon [Musée d’art contemporain de Montréal, 2001]. On connaît aussi Olivier Asselin comme réalisateur de films dont Le Siège de l’âme (1996) et La Liberté d’une statue (1990).—Jean-Émile Verdier