Philippe Allard
PRATIQUE ARTISTIQUE
Issue de la sculpture monumentale in situ, la pratique actuelle de Philippe Allard s’inscrit dans l’art installatif. Sa démarche s’inspire principalement de l’arte povera. Il récupère des matériaux et des objets issus de la production industrielle et accessibles en grande quantité afin d’en détourner la signification première. Son intérêt critique envers l’impact des activités humaines et de nos habitudes de consommation sur l’environnement l’a amené à puiser des matériaux dans une palette d’objets usuels dont l’utilité réelle est négligeable par rapport à leur empreinte écologique. Parmi ces matériaux, on dénombre notamment des pancartes électorales, des bouteilles d’eau, des sacs de plastique, des barils de pétrole, des voitures, etc. Lorsque manipulés, regroupés et transformés en mégastructures, ces objets deviennent des monuments publics qui confrontent le spectateur et l’amènent instantanément à se questionner sur l’impact global de nos gestes quotidiens. Les assemblages composés d’une multitude de ces produits recyclés dépeignent les comportements parasitaires de l’humain sur son environnement. En pervertissant la nature de ces objets, Philippe Allard cherche à les déplacer dans un système auquel ils n’étaient pas destinés – en occurrence, celui de l’art. Par le biais, de la sculpture, de la vidéo, de l'installation et de projets collaboratifs, son travail s'articule autour des notions de détournement, de récupération et de répétition.
Philippe Allard vit et travaille à Montréal. Il est titulaire d’un baccalauréat en design graphique de l’université du Québec à Montréal. Ses œuvres ont fait l’objet d’expositions individuelles et collectives au Canada, en France, au Portugal, au Maroc et en Corée du sud. Notons celles présentées au centre Articule, à la Fonderie Darling, au centre Atoll, au Confederation Centre de Charlottetown et a dernièrement complété un projet spécial avec le centre Dare-dare. Ayant à cœur les interventions In situ, il a aussi réalisé plusieurs commandes d’œuvres publiques et privées. Il fut, avec Justin Duchesneau, lauréat du concours de la Place des Arts de Montréal en 2009, récipiendaire du prix d’art public de l’AGAC pour leur installation Courtepointe en 2014 et auteur de l’œuvre publique permanente Le Joyau royal et le mile doré pour le bureau d’art publique de la ville de Montréal. Il a réalisé ses six premières œuvres permanentes de la politique d’intégration des arts à l’architecture. On trouve ses œuvres au sein de la collection du Cirque du Soleil ainsi que celle du Musée de Baie-St-Paul. En août 2019, il a fait partie de la publication internationale de Thames & Hudson Hundred sculptors of tomorrow.