Manuela Lalic

DEUX PAR DEUX | EXPOSITION BUISSONNIÈRE

ⓒ Manuela Lalic—Unique section de temps perdu, 2021—Photo : Clara Lacasse

D’origine franco-serbe, Manuela Lalic vit et travaille à Montréal depuis 1997. Elle possède un diplôme de maîtrise en arts plastiques de l’UQAM (Montréal, 2000). Son travail a été présenté au Canada, aux États-Unis, en France, en Allemagne, en Angleterre, au Liban, au Japon, en Chine, en Serbie et en Inde. Ses partis pris artistiques l’ont menée à faire plusieurs résidences à l’international notamment à New York (résidence du Conseil des Arts du Canada-International Studio and Curatorial Program, 2009), au Rajasthan, en Inde (Sandarbh Artist Residency, 2013/2014) et à Yaoundé, Cameroun (courte résidence dans le cadre de la Biennale Ravy, 2016). Elle a obtenu la bourse Pratt et Whitney 2009 du Conseil des arts de Montréal et elle a été finaliste du Prix Powerhouse en 2012 et 2014. Depuis 2015, Manuela Lalic est chargée de cours à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM.

Manuela Lalic

6 août 2021

La phrase cliché « Ça, moi aussi je peux le faire », entendue d’une personne critiquant l’art actuel, a marqué la stratégie du faire de Manuela Lalic. Ainsi, pour que chacun puisse s’identifier à l’acte artistique, son travail passe par des gestes simples qu’elle pose sur des matériaux et objets « pauvres » (comme tordre un trombone). En construisant une matérialité en ambivalence entre ce qui est artificiel et naturel, l’instable, le périssable, le dégradé se juxtapose au raffiné, au détaillé, au séduisant. À partir de la manipulation d’objets ou d’images et des accumulations qui en découlent, Manuela Lalic élabore des mises en scène évoquant des « moments collectifs » en détournant les gestes, les objets, l’organisation de l’espace associés à ces rituels et conventions, à ces manières « d’être ensemble ». L’artiste s’intéresse aux comportements de masse pour questionner le fonctionnement de la société capitaliste qui préfabrique et standardise nos désirs et nos besoins. En observant les tensions entre ses différents états identitaires de francoserbe- canadienne, l’artiste s’interroge sur le lien reliant l’individu à sa collectivité, thème récurrent dans sa pratique. Le sentiment d’appartenance avec l’attachement à son pays natal et à ses racines intéresse l’artiste tout autant que la part de détermination et de contrôle que l’on peut en avoir. Dans ce sens, comme sculpteure et performeuse, elle s’engage dans une position d’observatrice : elle choisit ce qu’elle relativise, valorise, caricature en se positionnant face à ces multiples appartenances culturelles.