Tres Tiempo

GUSTAVO ARTIGAS

Tres Tiempo

Dans le cadre du Mois de la Photo à Montréal
  • Exposition
© Gustavo Artigas, Galerie B-312, 2007.

Né en 1970 à Mexico, Gustavo Artigas est connu pour ses actions-performances qu’il réalise en impliquant des gens de tous les milieux – athlètes, comédiens, prostitués commissaires d’exposition, créateurs et cascadeurs. Ses oeuvres s’inspirent des réalités politiques, sociales et culturelles des lieux pour lesquels elles sont conçues. Mentionnons, entre autres, The Rules of the Game (2000-2001), œuvre qui consistait à faire jouer ensemble deux équipes de soccer de Tijuana et deux équipes de basket-ball de San Diego, sur un même terrain à la frontière du Mexique et des États-Unis.—Outre sa participation à la Biennale de Venise et à celle de la Havane, l’artiste a présenté son travail en Europe (Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Finlande, Hollande, Italie, Suisse) au Moyen-Orient (Turquie, Iran) de même qu’en Amérique (Canada, Chili, Cuba, Etats-Unis, Mexique, Vénézuela). 

 

7 septembre 2007 au 13 octobre 2007

—VERNISSAGE VENDREDI 07 SEPTEMBRE À 21H

Galerie B-312 a le plaisir de présenter Tres Tiempos, de l’artiste mexicain Gustavo Artigas. L’exposition a lieu dans le cadre de la dixième édition du Mois de la Photo à Montréal organisée cette année par la commissaire Marie Fraser. Tres Tiempos est constituée de trois séquences photographiques et d’une vidéo dont le sujet est le développement en trois temps d’une collision brutale entre un automobiliste et un piéton. D’une part, les photographies saisissent les mouvements du piéton qui se trouve propulsé dans les airs, de l’autre, des caméras captent cette même action à partir de l’intérieur du véhicule.—Cet accident est loin d’en être un tant la mise en scène est méticuleusement calculée. Trois jours consécutifs, un même cascadeur, une même voiture  et une seule adresse, le 77 de la rue Rosas Moreno à Mexico, auront servis à répéter et à documenter la scène. Cette action, aussi étudiée et esthétisée soit-elle, demeure toutefois saisissante. Brusqués devant cette violence possible, parce que chaque image fixe le coup, nous suivons des yeux le mouvement de la victime de l’accident comme s’il s’agissait de nous-mêmes, comme si notre corps ressentait le fracassement des os, mais voilà, nous savons qu’il n’en est rien. Pas plus que nous ne sommes heurtés par toutes ces scènes que nous observons à la télévision, soit pendant les informations soit pendant ces émissions de télé-réalité qui diffusent des poursuites policières qui se terminent souvent par un accident de voitures.—Artigas ne semble pas faire la critique de l’abondance de telles images, pas plus qu’il n’en dénonce la violence et le sensationnalisme. Ces images font tout simplement partie de notre quotidien, et il les recrée. Est-ce pour nous parler d’autre chose, comme si la fiction établissait une distance telle qu’elle parviendrait à nous rendre plus conscients de notre environnement immédiat ? Ou bien Artigas conçoit-il ainsi les règles d’un jeu de provocation ou de surprise qui pourrait s’inscrire dans le sillage des situationnistes ?

—ÉMILIE RENAUD-ROY