Condensateur d'air

Gary LaPointe Jr. et Clay Mahn

Condensateur d'air

  • Exposition
© Offset Stacked Marker 3, Gary LaPointe Jr.—TT712, Clay Mahn

Originaire du Connecticut, Gary LaPointe Jr. vit et travaille à Chicago. Il est titulaire d'un baccalauréat en beaux-arts du Lesley University College of Art and Design et d'une maîtrise en sculpture de la School of the Art Institute of Chicago (2016). Sa pratique sculpturale questionne les fondements sociaux en remettant en cause les constructions architecturales, spatiales et matérielles ainsi que les systèmes, les relations et les rituels qui les composent. Depuis, 2010, son travail a été présenté dans des expositions individuelles et collectives aux États-Unis, en Europe et en Asie. Il figure également dans l’ouvrage 100 Sculptors of Tomorrow publié par la Beers Gallery à Londres. Son exposition à la Galerie B-312 est sa première exposition au Canada.
Site web de l'artiste

Originaire du Montana, Clay Mahn vit et travaille à Chicago. Il a obtenu un baccalauréat en beaux-arts de l'Université du Montana (2012) avant de compléter une maîtrise en peinture à la School of the Art Institute of Chicago (2017). En tant que peintre, il néglige les processus iconographiques pour se concentrer sur la surface, la structure et les limites du cadre. Avec l’addition et la soustraction, ses peintures émergent de la matière, du langage, de la répétition et de la forme. Son travail a été présenté dans plusieurs expositions individuelles et collectives aux États-Unis, en Australie et en France. Ses peintures ont également été présentées dans la publication New American Paintings (2016 et 2017). Condensateur d'air est sa première exposition au Canada.
Site web de l'artiste

5 mai 2023 au 23 juin 2023

La Galerie B-312 a le plaisir de clore sa saison avec Condensateur d'air des artistes Gary LaPointe Jr. et Clay Mahn. Tous deux travaillent à Chicago et exposent pour la première fois au Canada. À la source de cette proposition artistique, une envie de présenter ensemble leur travail et d’explorer, au-delà de leurs affinités esthétiques communes, des ancrages plus conceptuels où les notions matérielles intrinsèques à la construction et à la transformation du cadre en tant que forme et fondement sont explorées et remises en question.
Le travail pictural de Clay Mahn, dans son minimalisme apparent, se concentre sur les éléments constitutifs du tableau. Le travail subtil de la surface a préséance dans son approche. Elle est travaillée longuement. Les couches sont superposées, grattées, poncées et réenduites de sorte que l’on ne saisit pas facilement ce qui est devant ou derrière, ce qui est plan ou image. Sa manière de travailler questionne l’objet même qu’est le tableau, sa structure. Le fini mat et très lisse de la surface de ces peintures renvoie au caractère brut de la matière sans qu’elles soient dénuées de sensualité. Par ses compositions utilisant des motifs épars et répétés ou des lignes de force placées en marge afin de créer des recadrages, l’artiste cherche à subvertir la stabilité des bords du rectangle du tableau tout en jouant avec nos perceptions.
Les sculptures et les dessins de Gary LaPointe Jr. transforment et redéfinissent les structures et les limites de leurs propres constructions matérielles, voire la perturbation ou l’absence de celles-ci. Il collectionne et modifie des objets trouvés dont les références vont des systèmes construits et naturels au langage et au corps. À l’aide d’une variété de stratégies conceptuelles et d’interventions, il remet en question la fonctionnalité de ces objets afin d’explorer les systèmes, les relations et les rituels qu’ils renferment. Les perspectives critiques du queering lui permettent de repenser les concepts de construction de l’identité à travers un langage visuel qui semble a priori éloigné de ces théories. En déplaçant la valeur d’usage de matériaux comme le mastic de réparation du béton, l’aluminium récupéré d’une caisse à outils d’un camion et d’autres objets utilitaires issus du monde de la construction et de la logistique, où les formes traditionnelles de masculinité prédominent encore, il parvient à créer des œuvres raffinées, à l’évocation poétique, où les matériaux bruts sont détournés dans des assemblages marqués par la délicatesse.
Si les deux artistes ont résolument des façons différentes d’étayer conceptuellement leurs propositions, il est intéressant de voir se jouxter leurs œuvres et ainsi constater comment elles s’enrichissent dans leurs rapprochements. 

ISABELLE GUIMOND